Les mutilations génitales féminines, dont l’excision, sont internationalement reconnues comme une violation des droits humains. En Afrique, continent où le phénomène est le plus répandu, on estime que 3 millions de filles risquent de subir ces pratiques chaque année.
Amref est engagée dans la lutte contre les MGF dans plusieurs pays, avec pour objectif d’éradiquer la pratique d’ici à 2030 afin que les filles aient la possibilité de poursuivre leur éducation, de réaliser leurs aspirations, et de grandir et vivre en bonne santé.
Amref Health Africa agit en Tanzanie, au Kenya, en Éthiopie, en Ouganda, au Malawi et au Sénégal pour lutter contre les mutilations génitales féminines. Nous menons des actions de prévention, d’autonomisation, de protection et de politiques intégrées.
Nous investissons dans l’éducation, la santé sexuelle et reproductive, la protection juridique et l’accès à des opportunités qui changent l’avenir des filles, de communautés entières et des générations futures.
L’expérience des rites alternatifs de passage au Kenya
Au Kenya, Amref Health Africa est particulièrement reconnue pour son action de lutte contre l’excision. Dans le seul comté de Kajiado, au sud du pays à la frontière de la Tanzanie, le travail, mené main dans la main avec les communautés, a permis de réduire les MGF de 24%. La mise en place de rites alternatifs de passage ont permis à 17 000 filles de ne pas subir l’excision.
C’est un travail de sensibilisation de plusieurs années, qui aboutit à une prise de décision collective au sein de la communauté pour abandonner ces pratiques et adopter de nouveaux rituels.
Des dialogues intergénérationnels sont essentiels, ainsi que la mobilisation des leaders religieux et des exciseuses- qui sont au cœur de ce processus de transformation et trouvent un nouveau rôle dans le rite alternatif de passage.
Pour les hommes de la communauté, se marier avec une femme qui n’a pas subi d’excision devient une normalité.
En finir avec l’excision nécessite des lois, de la persévérance, du dialogue et beaucoup d’écoute. Nice Nailantei Leng’ete
Nice Nailantei Leng’ete, ambassadrice d’Amref Health Africa, promeut activement la notion des rites alternatifs de passage. En 2021, elle a inauguré la Fondation Nice Place, destinée à accueillir des filles sauvées de l’excision.
Ces jeunes filles bénéficient ensuite d’une formation visant à les préparer à devenir des ambassadrices engagées dans la lutte contre les MGF et à devenir les futures leaders africaines de demain.
Un long chemin
L’abandon des MGF est un long combat. Amref Health Africa promeut une approche holistique qui englobe, des actions de prévention, mais aussi des interventions sur l’environnement juridique, les systèmes communautaires, l’éducation, les systèmes de santé et la recherche.
Il est essentiel de reconnaître que, bien qu’elle présente des dangers pour la santé et le bien-être des filles et des femmes qui les subissent, la pratique des MGF est enracinée dans des normes sociales traditionnelles qui sont différentes dans chaque région où elle a toujours cours.
Dans les pays où elle intervient, Amref Health Africa met en place des actions d’autonomisation, de sensibilisation et de mobilisation communautaire. Les projets s’attachent à fournir aux communautés des outils utiles pour qu’elles s’informent, qu’elles délibèrent et qu’elles choisissent d’entreprendre les rites alternatifs de passage qui leur conviennent. L’important est que cela respecte les droits et la santé des filles et des femmes, et que ces rites ne recourent à aucune forme de mutilation.
Ce travail requiert des efforts systématiques et coordonnés entre plusieurs acteurs, dont la société civile et les autorités locales et nationales. Il est essentiel d’impliquer toutes les parties prenantes au sein des communautés, et de favoriser le dialogue social, tout en répondant aux besoins en matière de santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles qui en souffrent.
Amref Health Africa s’engage à éradiquer les MGF en Afrique sub-saharienne d’ici 2030. Nous savons que le chemin est long, mais qu’ensemble, et avec des rites alternatifs de passage, nous pouvons y parvenir.